1 juin 2009
SUR UN BANC
Un banc en béton. Gris. D’une couleur brute si foncée
qu’on aurait pu le croire peint. Un homme assis, plutôt un jeune homme. Il est énervé, il se dispute avec une femme
qui se tient à côté de lui, debout. Les paroles fusent. La syntaxe est oubliée,
la conjugaison avec. Les mots touchent, frappent juste néanmoins. Elle ne veut
plus le voir, mais ne peut détacher son regard de lui. Il l’aime et pourtant il
n’ose la regarder. Les arbustes du square n’ont plus de feuille, et le
printemps n’a pas encore apporté de bourgeons.
Autour il n’y a personne. Le meurtre de leur couple se
passe là, en direct, sans témoins. Si, moi. Je
suis là et je les aime sincèrement.
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